L’Avent, c’est le temps pour se préparer à la venue de Dieu chez nous.
Une sélection de livres aux Éditions Artège à retrouver ici
Sur le site de La Croix, une sélection de parcours, textes, prières…
Sur le site du Diocèse de Paris plusieurs dossiers sur l’Avent.
Un superbe dessin animé à voir . Plus d’infos ici.
Origine de l’Avent
Le mot « Advent » qui dérive du latin adventus, signifie »venue, avènement ». Le temps de l’Avent n’est pas une période d’attente et d’expectative, mais plutôt comme le temps même de la venue et de la manifestation du Seigneur, avec une insistance sur le caractère glorieux de cette « épiphanie ». Bien plus qu’un temps de préparation à la fête de la nativité humaine de Jésus, l’Avent se présente ainsi comme une célébration, prolongée pendant quatre semaines, de l’avènement glorieux du Christ Seigneur.
En Orient, le concile d’Éphèse de 430 a exalté la maternité divine de Marie et donné un grand relief à la célébration de la naissance humaine du Fils de Dieu. Dans ce contexte, les semaines qui précèdent la double fête de Noël et de l’Épiphanie constituent une sorte de méditation anticipée sur la venue du Sauveur et le salut opéré par la divination de la nature humaine. Les liturgies orientales s’octroient quatre ou cinq semaines pour chanter les événements qui ont préparé la naissance du Messie, les personnages qui ont joué un rôle déterminant dans cette préparation, en premier lieu Jean-Baptiste et la Vierge Marie, mais aussi tous les saints de l’Ancien Testament et enfin la transformation du monde désormais habité par le Dieu fait homme.
A Rome, c’est seulement au VIème siècle que l’Avent trouve son organisation durable. C’est seulement au VIII-IXème siècle que les messes de l’Avent passent au début de l’année liturgique.
En 1963, la Constitution sur la liturgie de Vatican II déclarait que l’Église « déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l’année, de l’incarnation et de la nativité jusqu’à l’Ascension, jusqu’au jour de la Pentecôte, et jusqu’à l’attente de la bienheureuse espérance du Seigneur »
Le temps de l’Avent a un double objet : « C’est le temps de la préparation de Noël, où on célèbre la première venue du Fils de Dieu chez les hommes ; c’est aussi le temps où, à travers ce souvenir, les esprits s’orientent vers l’attente de la seconde venue du Seigneur à la fin des temps ».
L’attente chrétienne trouve son expression spontanée dans les textes prophétiques inspirés par l’attente du Messie : Isaïe et Jean-Baptiste sont à Rome les deux grandes voix de la liturgie de l’Avent.
http://www.liturgiecatholique.fr/Origine-de-l-Avent.html
Introduction à l’Avent
1. L’Avent déformé – Un recentrage à faire
Pâques est la fête centrale de la liturgie, avec sa préparation, le Carême, et son extension, le Temps pascal. Assez vite cependant un deuxième cycle, de moindre importance bien sûr, se forma autour de Noël-Épiphanie, avec une préparation analogue, l’Avent, du latin adventus : la venue, l’arrivée – connotée de gloire, de joyeuse entrée.
La place centrale de Pâques n’est pas évidente pour tous, car la fête de Noël est plus populaire, surtout dans les régions nordiques. Elle parle davantage au sentiment. Mais il ne faudrait jamais oublier que la crèche n’est que l’étape préparatoire au grand événement sauveur qu’est la mort du Christ en croix et sa résurrection glorieuse.
Cette première étape vers Pâques, la voici donc devant nous. Avant la grande ascension, voici la première montée, l’Avent.
Un deuxième recentrage est à faire, cette fois-ci pour le cycle de Noël lui-même. Beaucoup célèbrent ce temps dans le simple souvenir d’un événement qui, pour eux, est littéralement du passé. Ils condamnent ainsi Noël et sa préparation à l’insignifiance. Car enfin, que faut-il attendre alors et préparer ? Tout au plus une fête de famille, un Noël pour enfants : poupon sur paille fraîche, bergers et moutons, mages et dromadaires – avec, pour les adultes, une larme au souvenir de leur propre enfance (encore du passé !).
Or la naissance de Jésus a, non seulement laissé des traces (sans elle il n’y aurait pas d’Église chrétienne), mais elle veut agir dans notre aujourd’hui. Pour la simple raison que la liturgie actualise Jésus pour nous, le fait entrer dans notre vie et dans notre temps. Il nous faut donc réaliser la paix, la réconciliation dont la liturgie de l’Avent et de Noël est pleine. Les reculer jusqu’au paradis est une pieuse malhonnêteté. Jésus a transformé tout de suite ; et nous, après lui, il nous faut transformer notre temps. Si, du moins, nous nous y attachions avec autant de sincérité que bien des hommes hors-Église !
Enfin cet aujourd’hui est en vue d’un proche avenir, celui de notre propre naissance à la vie plénière en Dieu. Demain, dans quelques petites années, l’aujourd’hui de la terre sera relayé par la joie d’une présence dévoilée. Bien sûr, il y a aussi la préparation à la fête de Noël. Mais cette préparation fait office de grandes manœuvres. L’Avent liturgique nous « exerce » à traverser notre mort et à attendre un Avent grandiose, la venue glorieuse de Jésus. Et voici que la liturgie nous coince bien heureusement : Pour quoi, pour qui vis-tu ? Quel est ton avenir ? Et comment vois-tu l’avenir de l’humanité ? En catastrophe ? Ou comme entrée de tous tes frères et sœurs dans la joie de Dieu ? Ne sais-tu pas que tu es celui qui tient le flambeau de l’attente en lieu et place de tant d’hommes résignés, que tu le tiens pour le porter au-delà des mythes du progrès et des lendemains qui chantent ? Ces perspectives n’ont-elles pas de quoi t’exalter ?
Sois adulte. Vis une liturgie responsable.
2. Un temps pluri-dimensionnel
L’Avent est un amalgame de plusieurs temps préparatoires à Noël :
L’un plus ascétique, une espèce de « Carême de Noël », préparant aux baptêmes conférés le jour de l’Épiphanie (d’influence gallo-égyptienne).
L’autre plus historique : la préparation joyeuse à la fête de la naissance du Christ (d’influence romaine).
Un troisième plus eschatologique, orienté vers la venue finale du Christ en gloire (d’influence irlandaise).
L’Avent est riche de ces trois apports qui se sont fusionnés en un tout harmonieux. La liturgie les présente dans un intelligent pêle-mêle où un évangile plus austère est compensé par un chant de joie, où l’ardeur mystique du désir se fait réaliste par le patient engagement dans les tâches quotidiennes. On ne célèbre bien l’Avent qu’en ayant ces trois aspects continuellement présents à l’esprit.
Il y a cependant une progression dans les thèmes : les deux premiers dimanches sont marqués par l’avènement glorieux du Christ ; ils sont en continuité frappante avec la fin de l’année liturgique qui nous parle, elle aussi, de la fin des temps. Les deux derniers dimanches sont marqués par la préparation joyeuse à la fête de Noël. Cette progression se retrouve dans les deux préfaces officielles, la première plus eschatologique : « Il reviendra de nouveau revêtu de sa gloire » ; la deuxième évoquant le prophète Jean Baptiste et la Vierge et nous faisant « entrer déjà dans le mystère de Noël ».
Les quatre dimanches de l’Avent se célèbrent avec des ornements violets (un reste de la ligne pénitentielle ascétique). L’Avent est cependant une attente joyeuse, et l’on chante l’Alléluia. Si le Gloria est omis, c’est pour que le chant des anges à Noël « sonne comme quelque chose de neuf » (Missel romain).
Mais comment célébrer honnêtement l’enfant de la crèche sans devenir humble et sans mener une vie simple ? Comment attendre véritablement le retour du Christ sans nous détacher de tout ce qui nous sépare de lui ? Comment vivre l’Avent avec le minimum d’authenticité sans faire nôtre le grand désir des hommes, le désir de plus de justice, de paix ? Chrétien, tu es celui qui porte l’attente des hommes vers ses plus hauts sommets. En as-tu conscience ? Vis de telle sorte que d’autres se mettent à désirer avec toi.
Alors la liturgie ne sera pas seulement une célébration, un rite ; le Christ naîtra dans ton cœur, il entrera avec puissance dans ta vie. Ce sera Noël, Épiphanie pour de vrai.
La Parousie
Mot grec que l’on trouve un peu chez Matthieu, beaucoup chez Paul. Il se traduit le mieux par Avènement. Il désignait l’arrivée solennelle d’un roi dans une ville, entrée qui s’accompagnait de réjouissances et de jugements.
Les premiers chrétiens ont adopté ce terme, parce qu’il leur était une image parlante du Christ quand il viendra dans sa gloire pour combler ceux qui l’avaient attendu avec foi. Cette venue sera un jugement : Dieu accomplira sa « justice », il réalisera pleinement son dessein. Ce sera le jour de la plénitude. Dieu avait fait habiter corporellement dans le Christ toute la plénitude de sa divinité. Jésus nous avait rachetés avec abondance. Cette plénitude-abondance qui est dans le Christ, elle va maintenant se réaliser dans toute l’humanité.
Tu ne désires cette venue en plénitude que si tu as conscience de ton « manque », que si tu as déjà « goûté au Christ » de telle sorte que tu attends avec impatience qu’il vienne dans toute sa plénitude.
http://www.portstnicolas.org/chantier-naval/les-temps-liturgiques/article/introduction-a-l-avent
Prières pour l’Avent
(cliquez sur le lien)
LES 4 BOUGIES DE L’AVENT
En 1839, pour aider les enfants à mieux visualiser et attendre les 24 jours qu’il y avait à parcourir jusqu’à Noël, un pasteur allemand Heinrich Wichern a l’idée d’allumer chaque jour une petite bougie disposée sur une roue et une grande bougie pour chaque dimanche. La coutume du temps de l’Avent n’a retenu que les grandes bougies. Plus la fête de Noël approche, plus il y a de lumière… Ces bougies symbolisent les 4 saisons et les 4 points cardinaux mais surtout pour les chrétiens les 4 grandes étapes de l’histoire du salut du monde grâce à la venue de Jésus, Sauveur. Le salut du monde signifie en effet que Dieu par amour pour nous, envoie son fils parmi nous pour apporter joie, espérance et paix au monde ainsi que pour nous sauver du mal. Voyons de plus près la signification de ces bougies.
La première est le symbole du pardon accordé à Adam et Ève.
La deuxième est le symbole de la foi des patriarches en la terre promise.
La troisième est le symbole de la joie de David célébrant l’alliance avec Dieu.
La quatrième est le symbole de l’enseignement des prophètes annonçant un règne de justice et de paix.
Le Temps de l’Avent
Dans un « sermon pour l’Avent », Saint BERNARD reconnaît trois venues du Seigneur :
1. « Dans sa première venue, Le Christ a paru sur terre et il a vécu avec les hommes, lorsque, comme lui-même en témoigne, ils l’ont vu et l’ont pris en haine. »
« Il est d’abord venu dans la chair et la faiblesse … »
Il a été conçu en Marie, il est né, il a marché sur nos routes, a partagé nos fatigues et nos souffrances, il a été trahi, condamné, crucifié, il est mort … Le troisième jour il est ressuscité … Cette venue a été pour nous Source de salut, c’est-à-dire de libération et de guérison, nous réajustant dans l’amour en notre relation avec Dieu et avec les autres …
2. « La venue intermédiaire, elle est cachée : les élus la vivent au fond d’eux-mêmes, et leur âme est sauvée. »
« Il vient aujourd’hui, en esprit et en puissance … »
Désormais nous ne le voyons plus avec les yeux de chair, mais celui qui s’ouvre à sa Présence le voit avec les yeux du cœur. Comme il y a des sens extérieurs comme la vue, le toucher, l’ouïe, l’odorat et le goût, il y a des sens intérieurs qui permettent de percevoir l’invisible : « l’Esprit se joint à notre esprit pour attester que nous sommes enfants de Dieu. » (Rm 8, 16) Nous comprenons alors et faisons l’expérience que Dieu n’est pas le Dieu lointain, mais qu’il marche avec les hommes. Il nous accompagne, éclairant, si nous le voulons bien, notre conscience et notre liberté pour que cette libération et cette guérison offertes en sa première venue deviennent effectives en nous aujourd’hui. Il n’y a pas d’autre puissance en lui que celle de l’Amour ! Les Sacrements sont ainsi des touches d’amour qui le rendent présent à nos vies et nous unissent à lui.
3. « Lors de sa dernière venue, toute chair verra le salut de notre Dieu et ils regarderont vers Celui qu’ils ont transpercé. »
« Il viendra dans la gloire et la majesté. »
Jésus advient en nous comme le levain dans la pâte. Si nous laissons monter la pâte par notre fidélité à son action en nous, nous lui deviendrons conformes. St Jean écrit : « nous le verrons tel qu’il est car nous lui serons semblables » Telle est la gloire et la majesté de Dieu. St Irénée écrit que « la gloire de Dieu c’est l’homme vivant et l’homme vivant, c’est la vision de Dieu, le face à face » Et la majesté, c’est son Règne d’Amour en nous qui fait que nous lui sommes semblables puisqu’il est l’Amour ! Notre nature fondamentale est la même que la sienne puisqu’il nous a créé à son Image. Voilà donc à quoi nous sommes appelés et nous y aspirons consciemment ou non … Voilà le salut final : « Tout sera récapitulé dans l’Amour ».
Écoutons encore St Bernard :
« Comme le vieil Adam (le péché) s’est répandu à travers l’homme tout entier et y a pris toute la place, de la même manière il faut que le Christ occupe toute la place, lui qui a créé l’homme dans sa totalité, qui le rachète intégralement et le glorifie dans son entier. »
Puissions nous vivre ce temps de l’Avent comme un appel à nous rapprocher de Dieu en nous rapprochant de Jésus qui nous révèle son vrai visage. Prenons ce temps au sérieux. Revenons à l’essentiel. « L’essentiel est invisible aux yeux, dit le renard au petit prince. » (Saint-Exupéry) Au jour de la rencontre finale, il ne restera que l’essentiel. Tout le reste nous paraîtra alors bien futile ! Nous prendrons conscience de tout le temps perdu … « Nu je suis sorti du sein maternel, disait Job, nu j’y retournerai. »
En nous offrant ce Temps de l’Avent – ce mot signifie Avènement – la liturgie nous invite à nous arrêter et nous appelle à faire la vérité sur notre vie. C’est la seule manière de nous rendre disponible à la venue du Seigneur : celle d’hier dont nous faisons mémoire, celle de demain qui pointe à l’horizon, celle d’aujourd’hui à laquelle il nous faut nous ajuster à chaque instant.
Père Patrice Renier